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20% des complications chirurgicales postopératoires sont des éventrations...

20% des complications chirurgicales postopératoires sont des éventrations... et près d’1 patient sur 3 récidive en France selon le rapport 2019 de l’Association Française de Chirurgie


Une nouvelle étude de l’AFC révèle que les éventrations constituent 20% des complications chirurgicales post opératoires, dépassant les 45 000 cas par an en France. Elles connaissent en outre un important taux de récidive : en moyenne 1 patient sur 3 connait une récidive lorsqu’il est opéré d’une éventration…Parmi les facteurs aggravants, l’obésité et le tabac multiplient les risques jusqu’à 7 fois.

Une complication post opératoire qui ne connait pas d’atténuation depuis 30 ans

Par définition une éventration se déclare quand une partie du contenu de l’abdomen, surtout l’intestin grêle et le colon, « s’échappe » de la paroi abdominale, via une cicatrice. Elles sont à 95% la conséquence d’une opération chirurgicale comme les césariennes, les grosses interventions pour cancer ou les chirurgies en urgence vitale (accidents de la route, hémorragies internes, etc). L’éventration est un type d’hernie, c’est à dire un gonflement localisé de la paroi, qui résulte d’un défaut de cicatrisation. Non traitées, les éventrations peuvent occasionner des occlusions, des nécroses voire des péritonites. Les chirurgiens réalisent 45 000 cures d’éventration par an en France. L’intervention consiste à réduire et réintégrer l’éventration et à réparer la paroi abdominale en la renforçant avec une prothèse.


L’Association Française de Chirurgie (AFC) vient de réaliser une étude sur cette complication postopératoire, portant sur 1200 patients avec un suivi sur 2 ans. Un premier constat : le taux de récidive est bien plus important qu’on le croit avec une récidive de 18% à 1 an et de 28% à 2 ans


« Le développement des chirurgies mini-invasives n’a pas fait diminuer le nombre d’éventrations opérées, puisque ce type d’intervention a augmenté de 33 % ces 10 dernières années en France », explique le Pr de Chirurgie digestive du CHU de Dijon, Pablo Ortega Deballon co-auteur de l’étude. « À titre d’exemple, le registre espagnol des éventrations (EVEREG) a trouvé une incidence de 20,7 % de récidive par an dans une cohorte incluant 4 500 patients ». La plupart des éventrations récidivent au cours des 3 premières années suivant l’acte chirurgical, mais des formes tardives sont rapportées quelquefois après 15 ans !


Principaux facteurs multiplicateurs : l’obésité, le tabac, la génétique et les interventions en urgence !

Ces facteurs aggravants retardent la cicatrisation et augmentent le risque d’infection. L’obésité est aujourd’hui le premier facteur aggravant en France, avec un effet multiplicateur de 7, du fait des tensions chroniques excessive exercées sur les muscles et des modifications inflammatoires des personnes obèses.


Le tabac est aussi un facteur aggravant sur lequel on pourrait agir « plus facilement » : si le patient s’arrête de fumer un mois avant et un mois après l’intervention chirurgicale, il diminue drastiquement le risque d’infection et d’éventration. Il existe enfin une inégalité génétique vis-à-vis de la cicatrisation. L’augmentation du risque d’éventration est confirmée lorsque l’intervention a été faite en urgence, sans doute en raison de conditions peropératoires particulières défavorables (sepsis, défaillance générale, etc.). Dans cette circonstance, l’augmentation de l’incidence est évaluée de 42 à 50%.


Une pathologie difficile à traiter, avec un coût souvent sous-estimé

Les éventrations restent une pathologie difficile à traiter, avec un coût humain et social non négligeable, souvent sous-estimé. Le nombre important de classifications existantes et utilisées, atteste de la difficulté à standardiser les pratiques en chirurgie pariétale. « Il existe autant de situations différentes qu’il existe de patients », indique Jean-François Gillion, chirurgien digestif, co-auteur du rapport. « Certaines éventrations sont très complexes à traiter, nécessitant des soins particulièrement coûteux dont plusieurs interventions chirurgicales, des prothèses onéreuses, et des hospitalisations répétées. Elles entraînent des coûts humains et financiers très élevés, peu étudiés, car difficiles à globaliser. Notre estimation dans le milieu public comme privé, porte à 172 millions d’Euros le coût annuel en France pour les éventrations », souligne Jean-François Gillion.

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